Nos coups de coeur !
Chaque année des centaines de livres sont édités. Pour vous aider à vous y retrouver et pour notre plaisir, nous lisons lisons lisons …..
Notre objectif : dénicher les livres qui pourront vous toucher, vous faire réfléchir voire rire.
Vous trouverez nos coups de coeur en romans adultes, BD et et jeunesse.
La Sous-Bois
Nous somes en 380 après Reset, cet évènement mistérieus qui, dans les livres de Ségas, marque la fin de notre civilisation. S’il existe encore une République, l’umanité semble revenue à une organisation tribale, et les tères arides et dépeuplées sont parcourues de hordes en guenilles et de bêtes afamées. De notre monde ne subsiste, semble-t-il, qu’un objet : la machine à écrire, ici rebaptisée « sous-bois », et devenue le plus grand des trésors.
Dans La sous-bois (traduction litérale de la marque de machines à écrire Underwood), le narateur, qui se fait apeler Perceval, est un « scribe », c’est-à-dire qu’il fait partie des rares umains à maitriser encore l’art de l’écriture. Acheté par Igriega, orfelin saltimbanque devenu chef de guère, Perceval est chargé d’écrire sa vie héroïque et de consigner le quotidien de sa Caravane. Le roman fait ainsi alterner la chanson de geste d’Igriega, personage cruel assoifé de pouvoir, et le récit de l’expédition de sa Caravane, envoyée à l’autre bout de la République pour ramener quelques semences anciènes conservées depuis des siècles dans un silo, et qui seules permétront de sauver la République de la famine, car les plantes dégénérées, éritières de nos OGM, sont devenues stériles.
Le Maître de Ballantrae
En 1745, l’Écosse se déchire entre les partisans du prince Charles, déchu du trône d’Angleterre, et ceux du roi George, qui lui a succédé. Dans la famille des Durie, nobles provinciaux, on s’affronte aussi : le fils aîné, James, s’engage aux côtés du rebelle, qui sera battu au milieu d’Écossais humiliés, quand son cadet Henry se voit obligé d’administrer le domaine. Disgracié et ayant perdu son rang, le libertin batailleur en rend injustement responsable son frère aussi vertueux qu’orgueilleux. Une implacable lutte fratricide va s’engager qui semble mettre en présence les figures du Bien et du Mal, entraînant le lecteur dans une course haletante, entre vengeance et impossible rédemption, poursuites et incroyables résurrections.
Avec un art et une maîtrise absolus, Stevenson dévoile dans ce roman souvent considéré comme son plus noir chef-d’œuvre, toute la complexité et l’ambiguïté de personnages consumés par une haine fraternelle.
C’est un roman qui possède les atours et offrent les joies d’un roman d’aventures façon XVIIIème ; il s’agit pourtant avant tout d’un drame psychologique intense confrontant deux frères devenus d’irréductibles ennemis parce que l’un d’entre eux se croit floué de ses prérogatives. Plus terrible des textes de Stevenson, cette confrontation du Bien et du Mal incarnés dans des figures complexes et séduisantes oppose une vertu triste et impuissante à une folie impitoyable et séduisante, comme si Hyde l’emportait enfin sur Jekyll, ou presque… Immergé dans une Écosse âpre ou sur des mers démontées, le lecteur se trouve confronté à une angoisse mortelle qui va le poursuivre tout au long de chapitres narrés avec une fausse candeur par le témoin stupéfait d’un affrontement hors du commun. Un sommet inégalé !
La théorie des ondes
Catherine Gauthier est une ancienne flic. Après une bavure, elle a dû quitter la police et mène des enquêtes pour un avocat, Pierson. C’est le temps du carnaval, à Chalons-sur-Saône, et voilà qu’une adolescente est découverte, assassinée, dans la Saône. Un crime qui rappelle plusieurs assassinats restés impunis. Tandis que Catherine et Pierson entreprennent de convaincre les familles de faire rouvrir les enquêtes en sommeil, Jean-Pierre Renaud, commissaire de la brigade criminelle, se lance à la poursuite du tueur. Les petites mortes de la Saône, jaillies d’un conte où des filles se font dévorer et où les mères hurlent leur désarroi, illuminent de leur beauté électrique ce roman coléreux et vengeur.
La Bedondaine des tanukis
Dans le riche comté d’Awa, les humains cultivent l’indigo tandis que les tanukis multiplient farces et métamorphoses. Pas un jour ne passe sans qu’un habitant ne soit victime d’une de leurs facéties : ils se transforment en bouilloire inépuisable, en pont de pierre (gare au plongeon si on se risque à l’emprunter), voire en humain (au risque d’être trahis par leurs yeux cernés de noir ou la queue qui dépasse). Leur génie bienveillant est sans limites. Aussi, lorsque l’infâme intendant du gouverneur menace d’enlever Omiyo, la fille du maître teinturier, c’est un tanuki qui vole à son secours. Pompoko pon ! C’était compter sans la fourberie ancestrale des renards qui ne sont jamais loin…
Épopée euphorique et roman d’aventures extravagant, La Bedondaine des tanukis transcende les meilleurs films d’animation japonais.
Les Beaux et les élus
En pleines années folles, le quotidien des Fay, Baker, Gatsby et autres nantis est synonyme de soirées décadentes, d’amours libres et de cocktails explosifs. Sans oublier les fantômes et les démons, les âmes vendues contre quelque richesse, et le papier découpé qui prend vie.
Née au Tonkin puis élevée dans la haute société américaine, Jordan Baker est à la fois intégrée et exclue de la jeunesse dorée de l’ère du jazz, oscillant entre privilèges et portes fermées. Lui reste à apprendre comment découper la parfaite clef en papier.
Hurlements
Trop tard pour faire demi tour…
Juin 1846. Un convoi de pionniers traverse les Rocheuses en direction de la Californie, malgré les nombreuses mises en garde contre les dangers d’un tel périple. À sa tête, George Donner et James Reed, représentants des familles les plus éminentes, se partagent la gestion des ressources et du bétail. Tandis que le petit groupe s’enfonce dans un territoire de plus en plus sauvage, les personnalités s’affirment, les alliances se créent et le passé que les uns et les autres ont cherché à fuir ne cesse de revenir les hanter. Une nuit, un des enfants du convoi disparaît. On ne retrouve de lui que des restes, parfaitement nettoyés. Est-ce l’oeuvre des Indiens ? Une meute de loups est-elle sur leurs traces ? À moins que cette mort brutale soit signée de l’un d’entre eux… Dans ce cas, comment expliquer cette sensation d’être observés constamment, et les murmures qu’ils entendent sur leur passage ? À mesure que les réserves s’amenuisent, la tension monte au sein de la communauté. Bientôt, d’autres incidents ont lieu. Pour les pionniers, il est désormais impossible de nier que quelque chose les suit. Et que cette chose a visiblement encore plus faim qu’eux.
Connaissez-vous l’expédition Donner ? C’est le nom donné à un convoi de 87 pionniers américains partis rejoindre la Californie pendant la fièvre de l’Ouest. À leur arrivée, ils n’étaient plus que 47. Comment la moitié du groupe a-t-elle disparu ? Plus important encore, comment l’autre moitié a-t-elle survécu ? En s’emparant de cette histoire vraie, Alma Katsu délivre un récit d’horreur jubilatoire, où l’appréhension imprègne peu à peu le réel jusqu’à basculer dans l’angoisse la plus parfaite.